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Paul Verlaine

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Paul Verlaine
Paul Verlaine en 1893, photographie de Otto Wegener
Paul Verlaine en 1893, photographie de Otto Wegener
Naissance 30 mars 1844
Lieu de naissance Metz (Moselle)
Date de décès 8 janvier 1896 (à 51 ans)
Lieu de décès Paris
Nationalité France Français
Formation écrivain
poète
Signature de Paul Verlaine
Signature de Paul Verlaine
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Paul Verlaine, né à Metz (Moselle) le 30 mars 1844 et mort à Paris le 8 janvier 1896, est un poète et écrivain français du XIXe siècle.

La poésie de Paul Verlaine se caractérise par une grande musicalité et une grande modernité, notamment grâce à l'utilisation de vers impairs comme l'heptasyllabe.


Biographie[modifier | modifier le wikicode]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le wikicode]

Paul Verlaine est le fils unique de Nicolas Verlaine, officier dans l'armée française, et d'Élisa Dehée. Sa famille appartient à la petit bourgeoisie aisée et catholique. Il grandit en compagnie d'une cousine orpheline, Elisa, élevée par ses parents. En 1851, après la démission de l’armée de son père, la famille s’installe à Paris où Verlaine passe la majorité de sa jeunesse. Il étudie au lycée Bonaparte (aujourd'hui Lycée Condorcet), où il montre un intérêt marqué pour la littérature et commence à écrire ses premiers poèmes. Il obtient son baccalauréat en 1862.

Début de carrière professionnelle et littéraire[modifier | modifier le wikicode]

Mathilde Mauté, épouse de Paul Verlaine.

Paul Verlaine abandonne rapidement ses études de droit et son père lui trouve un emploi de fonctionnaire à l'Hôtel de Ville de Paris. Paul Verlaine préfère fréquenter les cafés et milieux littéraires parisiens, où il rencontre les poètes du Parnasse (des poètes qui recherchent l'Art pour l'Art et à la perfection formelle). Paul Verlaine est également un grand admirateur du poète Charles Baudelaire.

En 1866, Paul Verlaine publie son premier recueil de poèmes, Poèmes saturniens, marqué par l’influence des poètes Parnassiens et de Charles Baudelaire, mais où apparaît déjà son style personnel qui mêle mélancolie et musique. Ce recueil est suivi en 1869 par Fêtes galantes, inspiré par la peinture de Watteau et les fêtes de l'aristocratie du XVIIIe siècle, où il exploite les thèmes de l’amour et du rêve.

La mort de son père en 1865, puis celle de sa cousine Elisa en 1867, aggravent ses problèmes d'alcool et il se montre de plus en plus souvent violent, notamment avec son entourage.

En 1869, Paul Verlaine tombe amoureux de Mathilde Mauté. Il l'épouse en 1870. Elle lui inspire des poèmes tendres et affectueux, qui montrent son espoir de parvenir à une vie douce et tranquille grâce à ce mariage. Ces poèmes paraissent en 1869 dans La Bonne Chanson. Un enfant, Georges, naît en 1871.

Rencontre avec Arthur Rimbaud et emprisonnement[modifier | modifier le wikicode]

Un coin de table de Henri Fantin-Latour, 1872, Musée d'Orsay (Paris). Paul Verlaine se trouve en bas à gauche, Arthur Rimbaud est assis à ses côtés.

La vie de Paul Verlaine prend un tournant dramatique avec sa rencontre en 1871 avec le jeune poète Arthur Rimbaud. Verlaine est fasciné par le génie et la personnalité rebelle de Rimbaud et les deux hommes entament une relation amoureuse complexe et orageuse. Cette période est marquée par des excès d'alcool et de violences. En 1872, Paul Verlaine quitte Mathilde Mauté et part avec Arthur Rimbaud en Angleterre et en Belgique. Ils vivent dans l'errance et la pauvreté. Ces mois de vie difficile lui inspirent le recueil Romances sans paroles (1874). Les séparations et les réconciliations entre Paul Verlaine et Arthur Rimbaud se succèdent et culminent en 1873 lorsque Paul Verlaine blesse Arthur Rimbaud d'un coup de revolver lors d'une dispute à Bruxelles. Pour cet acte, Verlaine est condamné à deux ans de prison.

L'incarcération de Verlaine est une période de profonde réflexion intérieure. En prison, il se tourne vers la religion catholique, ce qui influence grandement son écriture. Les recueils Romances sans paroles (1874) et Sagesse (1880) sont écrits durant et après son séjour en prison, marquant un changement significatif dans son style poétique, avec des thèmes de repentance et de quête spirituelle.

Dernières années[modifier | modifier le wikicode]

Paul Verlaine sur son lit de mort, dessin paru en 1896.

En 1875, à sa sortie de prison, Paul Verlaine devient professeur en Angleterre où il mène une vie plus stable pendant quelques années. Il se lie d'amitié amoureuse avec Lucien Létinois, un jeune homme rencontré en Belgique. Paul Verlaine rentre en France en 1882 et Lucien Létinois meurt subitement de maladie en 1883, à l'âge de 23 ans.

Les dernières années de la vie de Paul Verlaine sont marquées par la pauvreté, l'alcoolisme et de fréquents accès de violence. Malgré ses excès, il continue de fréquenter les milieux littéraires et d'écrire. Il publie plusieurs recueils, dont Jadis et naguère (1884), Amour (1888) et Parallèlement (1889). Son œuvre tardive montre une lutte constante entre la foi, le désir et le regret.

Sa fin de vie est quasiment celle d'un clochard. Il meurt à Paris le 8 janvier 1896 dans la pauvreté et la solitude, alcoolique et malade. Il a 51 ans.

Oeuvre de Paul Verlaine[modifier | modifier le wikicode]

L'écriture de Paul Verlaine[modifier | modifier le wikicode]

L'écriture de Paul Verlaine est lègère et musicale. Elle se reconnaît par sa simplicité, la modernité de son style et ses innovations rythmiques, notamment grâce à l'utilisation des vers impairs et des assonances. Sa poésie, pleine de nuances et d'émotions, explore les sentiments humains, avec mélancolie et nostalgie.

L'écriture de Paul Verlaine est influencée par plusieurs mouvements littéraires et artistiques :

Paul Verlaine a, à son tour, influencé d'autres poètes comme Stéphane Mallarmé et Guillaume Apollinaire. Il annonce le symbolisme, un mouvement littéraire qui cherche à exprimer l’idéal et l’invisible, grâce à des suggestions et des symboles, plutôt que par des descriptions directes.

Les thèmes principaux de l’œuvre de Paul Verlaine sont :

  • la mélancolie et la nostalgie
  • la musique
  • l'amour

Oeuvres principales[modifier | modifier le wikicode]

  • Poèmes saturniens (1866)
  • Fêtes galantes (1869)
  • La Bonne Chanson (1870)
  • Romances sans paroles (1874)
  • Sagesse (1880)
  • Jadis et naguère (1884)
  • Amour (1888)
  • Parallèlement (1889)

Quelques poèmes[modifier | modifier le wikicode]

  • Chanson d’automne (Poèmes saturniens, 1866)

C'est l'un des poèmes les plus célèbres de Paul Verlaine. La première strophe de ce poème a en effet été utilisée pendant la Seconde guerre mondiale comme message pour annoncer que le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie allait commencer.

Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure ;

Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
De çà,de là,
Pareil à la
Feuille morte.

  • Mon rêve familier (Poèmes saturniens, 1866)

Ce sonnet est aussi un des poèmes les plus célèbres de Verlaine. Il évoque la vision de la femme idéale, une femme mystérieuse, à la fois familière et inconnue, qu'il aime.

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon cœur transparent
Pour elle seule, hélas ! Cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la Vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.


  • Ariettes oubliées III (Romances sans paroles, 1874)

Ce poème de Paul Verlaine exprime l'ennui et la mélancolie ressentis par le poète, mis en parallèle avec la monotonie de la pluie.

Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s’ennuie
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s’écœure.
Quoi ! nulle trahison ? ...
Ce deuil est sans raison.

C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine !

Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]

Liens externes[modifier | modifier le wikicode]


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